jeudi 26 juillet 2007

Cotopaxi

Après nos aventures en bord de mer, l'envie de reprendre un peu d'altitude refait surface. Nous nous décidons donc à accomplir une expérience intéressante: gravir un sommet plus haut que notre Mont Blanc. Nous avons choisi le Cotopaxi, troisième plus haut volcan du monde encore en activité, culminant à 5897 m.

Ce volcan semble tout droit sorti d'un bon manga nippon, une montagne piramidale toute droite, avec à sa base de la végétation et un cone parfait de glace et neiges éternelles à son sommet. Son nom Cotopaxi signifie cou de la lune en quechua (langue locale). La lune vient en effet se poser au-dessus du volcan, donnant ainsi l'impression que le Cotopaxi est son cou...

Ainsi après 2h et demi de trajet en 4x4, nous atteignons le haut de la route sillonant les pentes du volcan, à 4500 m. De là commence notre ascension à pied. Il nous faudra une bonne heure pour rejoindre le refuge situé à 4800 m. A cette altitude l'oxygène se fait rare et le moindre effort devient éprouvant.

Nous décidons ensuite de poursuivre notre escalade jusqu'aux neiges éternelles. Nous voilà arrivés à 4900 m. Mission accomplie, nous avons dépassé le Mont Blanc! Nous devons malheureusement (ou heureusement, c'est selon...) arreter là notre montée. En effet, passé ce point, un équipement spécial glacier est nécessaire pour poursuivre.


Un bon almuerzo (déjeuner local) nous attend enfin au refuge. Puis nous regagnons notre Quito, bien fatigués de cette courte, mais épuisante ascension. Après la mer et la montagne, la prochaine fois, c'est décidé, nous partons au coeur de la foret amazonienne!!

mercredi 11 juillet 2007

Galápagos: vie sous-marine

En prévision de notre voyage aux Galápagos, je me suis mis en tete de trouver un caisson étanche pour mon appareil photo. Et oui, pour toi public, je me mets en 4 pour te ramener les plus beaux points de vue, meme sous-marins! Au bout de 24 tentatives infructueuses dans tout Quito, je me résouds à me pencher sur un "estuche acuatico": deux bouts de plastique mou reliés par un bout de plastique dur. Ca vous inspire de mettre votre appareil photo numérique flambant neuf à l'intérieur et de jeter le tout à l'eau? Moi non plus.
Finalement en découvrant le prix du caisson en importation des USA (les ixus n'existent pas en Equateur), 350$ sans les taxes et le transport, je me suis résigné à tenter l'immertion.
Et vous savez quoi, à mon grand soulagement, ca marche! "Que suerte!"

Nous voila donc partis pour la redécouverte des Galápagos. Le milieu sous-marin y est également incroyablement riche et regorge d'une palette de couleurs impressionnantes.

Ici, tout notre petit monde du dessous s'organise et nous devons prendre garde à ne pas nous faire bousculer en passant au beau milieu de véritables autoroutes de la mer, empruntées par des centaines voire certaines fois des milliers de poissons exotiques.

Notre première rencontre touchante sera avec une magnifique tortue de mer venue "brouter le corail" à proximité. Celle-ci vous croise en vous regardant dans les yeux, vous frolant de ses nageoires en vous évitant avec une facilité déconcertante. Qui croyait les tortues aussi gracieuses!?

Le lendemain, nous avons la surprise de trouver plusieurs jeunes otaries venues nous saluer. Plus curieuses et joueuses que bien élevées, elles nous tournent autour en effectuant mille et une cabrioles à nous faire sentir aussi patauds dans l'eau qu'elles sur terre. Puis l'une d'elles s'est approchée pour venir tater délicatement mon masque de son museau en me regardant d'un air curieux. Magique!

Trois jours passent, nous commencons presque à nous habituer à toutes ces otaries et tortues de mer qui nous accompagnent dans nos plongées quand nous croisons la route d'un invité de renom. Au détour d'un rocher nous nous retrouvons face à face avec un "petit" requin de 2 mètres. Sensations garanties meme si celui-ci décide de nous ignorer d'une manière, quelque part très rassurante, mais également un peu vexante!

Pour finir, très satisfait de mon acquisition, le dernier jour je décide de tester ma sacoche aquatique en condition: Mon appareil photo m'accompagnera lors d'un saut de 6 mètres du haut du toit du bateau:

Finalement encore plus que ma sacoche, c'est Sabrina qui m'a surpris en sautant également! Suite à une manipulation malheureuse de ma part vous ne pourrez avoir les images mais je suis témoin!

mardi 3 juillet 2007

Galápagos: oiseaux

Les "iles enchantées" abritent une extraordinaire variété d'oiseaux. Sur les 58 espèces résidentes, 28 sont endémiques : les autres se retrouvent dans d'autres parties du globe ou sont des oiseaux migrateurs.

Parmi les oiseaux terrestres, les plus remarquables sont les célèbres pinsons de Darwin, le merle moqueur (une vraie plaie qui vient fouiller dans vos affaires et vous pique les pieds quand vous vous faites bronzer) et la buse des Galápagos. Le faucon des Galápagos (photo) était jadis le plus redoutable prédateur de l'archipel, mais il est désormais menacé d'extinction.

L'albatros des Galápagos figure, quant à lui, parmi les plus majestueux des oiseaux marins. Il exécute un bal nuptial étonnant à la saison des amours: le male et la femelle dansent l'un devant l'autre, puis "croisent le bec comme deux escrimeurs en duel" l'ouvrent en levant la tete vers le ciel et le font claquer bruyamment. Chose étonnante, cet oiseau nécessite, comme dans tout bon dessin-animé, une véritable piste d'aterrissage. Il n'est ainsi pas rare de le voir tenter des approches des heures durant, en attendant des vents favorables, avant de se poser.

Il existe un autre oiseau, célèbre pour sa parade amoureuse, le fou à pattes bleues (blue footed booby). Le male danse sur ses pattes, les ailes déployées vers l'arrière, sifflant le bec tendu vers le ciel. Les premiers navigateurs espagnols, étonnés de voir qu'il ne fuyait pas quand on s'en approchait, l'appelèrent bobo ("nigaud"), d'où son nom anglais booby. Son appellation française est inspirée de son habitude de se laisser tomber de plus de 15m de haut: dès qu'il aperçoit sa proie dans la mer, il plonge comme un véritable bombardier.

Pêche du Blue footed booby
envoyé par Theo_Balt


Un autre oiseau commun au Galápagos, la frégate magnificiente, ou "vautour de la mer", a perdu l'imperméabilité de son plumage. Elle est réduite à voler les prises des oiseaux qu'elle harcèle en véritable pirate de l'air. A la saison des amours, le male exhibe à la hauteur de la gorge une poche écarlate qu'il gonfle pour attirer les femelles.

Enfin les pélicans font partie des espèces les plus répendues et les moins farouches: ils se laissent volontiers prendre au jeu de la grimace devant l'objectif (voir photo). Ils n'hésitent d'ailleurs pas à suivre les navires, en quete d'un éventuel encas providentiel.

Galápagos : animaux et reptiles

La première curiosité des Galápagos à être venue nous accueillir dès l'aéroport est l'Iguane. Les Galápagos sont en effet le paradis des reptiles et notamment pour l'iguane marin, seul lézard aquatique du monde. Ces dinosaures miniatures (dont je vous laisse admirer la beauté sur la photo) peuvent quand même atteindre 1m de long et adorent se prélasser au soleil sur les falaises, entassés les uns sur les autres. Darwin lui même fût frappé d'horreur par "ces diables des ténèbres (...) d'un noir sale, stupides et très lents".

Les reptiles les plus célèbres sont très certainement les tortues géantes. Il n'en reste plus qu'une quinzaine de milliers contre 250 000 autrefois. C'est l'un des plus anciens reptiles, mais aussi l'un des plus rares: hormis les Galápagos, elles n'existent que sur l'île d'Aldabra, aux Seychelles. Les tortues furent décimées par les marins qui s'en servaient comme source de nouriture fraîche pour leurs longs voyages: elles pouvaient rester en vie plusieurs mois dans les cales sans boire ni manger. Aujourd'hui la station Darwin mène un grand programme de défense et réintroduction des tortues géantes. Et je peux vous dire que c'est assez impressionnant de se retrouver en face quand elle est en mouvement:


Enfin, les otaries sont une grande attraction des îles. Elles vivent en colonies le long des plages de sable ou des rochers. Les groupes peuvent compter jusqu'à 30 femelles jalousement gardées par un male (le "super macho") reconnaissable à sa grande taille et à sa bosse frontale. Constamment occupé à garder son territoire et à veiller à ce que les jeunes ne s'éloignent pas trop du rivage à cause des requins, il n'a presque plus le temps de se nourrir et se retrouve remplacé par un autre tous les 15 jours.
Les jeunes, quant à eux, sont très joueurs et de véritables peluches qu'il faut malheureusement bien prendre garde à ne pas toucher, sous peine de les voir abandonnés par leur mère.

Galápagos: Présentation

"On est porté à croire, en voyant chaque colline couronnée de son cratère et les limites de chaque coulée de lave encore parfaitement distincte, qu'à une époque géologiquement récente, l'océan s'étendait là où elles se trouvent aujourd'hui.
Ainsi donc, et dans le temps et dans l'espace, nous nous trouvons face à face avec ce mystère des mystères, la première apparition de nouveaux êtres sur la terre."

Charles Darwin, Voyage d'un naturaliste

Les Galápagos doivent leur célébrité à Charles Darwin qui y séjourna en 1835. 22 ans plus tard, il fît de leur faune singulière la pierre angulaire de sa théorie sur L'origine des espèces par voie de sélection naturelle qui révolutionna le monde des sciences. Il émet ainsi l'hypothèse de la sélection du plus apte (ou sélection naturelle) parmi des individus naturellement variants. Il expose cette théorie en 1859 dans son livre l'Origine des espèces.

A cheval sur l'équateur, l'archipel est ancré dans l'océan Pacifique, à 1000 km de la côte. Composé de 19 îles et de 42 îlots entourés d'une myriade de récifs, il s'étend sur une zone marine de 60 000 km2.

Chaque île est unique. Les paysages sont complètement différents, et la faune s'est adaptée à ces spécificités. C'est ce qui a ammené Darwin à sa théorie.

Les animaux, à l'exception des tortues, n'ont pas eu à craindre l'homme. Il est donc possible, sur ces îles plus que partout ailleurs dans le monde, de les approcher sans crainte. Vous pourrez vous en rendre compte dans les posts de descriptions qui vont suivre.

Pourtant ce paradis est en danger. Le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco a inscrit, le 23 juin 2007, les Iles Galápagos sur la liste du patrimoine mondial en péril, en vue d’obtenir de l’aide pour leur préservation. Les Iles Galápagos sont menacées par des espèces invasives, par un tourisme et une immigration croissants. Selon l’Unesco, ainsi, le nombre de journées passées par les passagers de navires de croisière a augmenté de 150 % au cours des 15 dernières années. Cette augmentation a alimenté la croissance de l’immigration et le trafic entre les Iles Galápagos, lui aussi en hausse, s’est traduit par l’introduction de davantage d’espèces invasives.

A n'en pas douter, la visite de l'archipel à un coût environnemental et il faut espérer que cette inscription va permettre le développement d'un tourisme plus limité et responsable que celui que nous avons pu voir (les débarquements de paquebots de 200 personnes au milieu d'une plage d'otaries ressemblaient à des invasions, qui nous ont conforté dans le choix de notre coquille de noix de 10 personnes).

La fondation de gestion du parc commence ainsi à restreindre les plages horaires ainsi que les lieux accessibles pour laisser un peu de répit à cet archipel qui représente, ne l'oublions pas, un enjeux de développement économique majeur de l'Equateur.

Sur cette note d'espoir laissez nous vous présenter ce que tout le monde décrit comme "a wildlife, lifetime experience".